Accepter ses parts d'ombre avec le shadow work

Accepter ses parts d'ombre avec le shadow work

Si tu es abonnée à des comptes qui prônent le développement personnel et l’ouverture spirituelle, tu vois probablement passer des tas de posts sur le fait d’être optimiste, positive, empathique, remplie d’amour, de bienveillance et de douceur… D’être uniquement “lumière”. Sauf que, tout le monde le sait : il n’y a pas de lumière sans ombre, comme l’a dit Louis Aragon, poète français et un des leaders du mouvement surréaliste.

La pression d’être “good vibes only”

Tu t’es déjà sentie coupable de ne pas être pleinement positive ? De te plaindre ? De pousser un coup de gueule ? De ne pas réussir à passer outre ? De penser à toi avant de penser aux autres ? 

En somme, de ne pas être assez “lumineuse” et “rayonnante” ?

En nous mettant toutes ces attentes, toute cette pression, à se dire qu’on doit toujours être dans le positif, la spiritualité devient toxique. Pour explorer davantage cette question, je te conseille vivement de lire le post de Selma.

Les émotions négatives font partie de nous et il ne faut pas les réprimer. Les erreurs, les faux-pas, les remords, la culpabilité… Ce sont des sentiments humains. Et, je t’apprends rien là : on est tous humains ! On a le droit de ne pas être 100% positif en permanence. On a le droit de se sentir fatigué, déprimé, en colère. 

Là où ça devient nocif, voire dangereux, c’est quand on réprime ces sentiments négatifs en se disant qu’il faut toujours être positif. 

Pour pouvoir être un être rayonnant de lumière, il faut admettre, conscientiser, accepter et vivre en paix avec ses parts d’ombre. Ce travail sur les parties de nous qui sont un peu moins “paillettes”, c’est ce qu’on appelle le “Shadow Work” (soit, le “travail de l’ombre” en français). 

C’est quoi, nos parts d’”ombre” ?

Pour comprendre ce que veut dire “l’ombre”, il faut se pencher du côté de la psychologie analytique. L’ombre, c’est l’inconscient et tout ce que l’égo (la conscience) refuse de reconnaître, d’admettre. On peut choisir délibérément de l’ignorer, ou n’en avoir même pas conscience ! 

L’ombre est propre à chacun d’entre nous, mais on considère qu’il y a aussi l’ombre de la société : racisme systémique, sexisme, capitalisme, privilège blanc… Cette ombre sociétale peut avoir laissé une empreinte plus ou moins marquée pour certaines personnes.

Nos parts d’ombre se développent en grandissant. 

On dit tout le temps que les enfants ne savent pas mentir. Pourquoi ? Tout simplement car ils ne se cachent pas. Ils pleurent quand ils ont mal, ils crient quand ils sont en colère, ils rient quand ils sont heureux, ils dorment quand ils sont fatigués… 

En grandissant, on nous apprend que certains comportements sont “mal vus” par la société et qu’il faut réprimer ces besoins primaires. On nous apprend à nous “cacher”, et c’est là que commencent à naître nos parts d’ombre. 

Cependant, ces parts d’ombre font intégralement partie de nous : c’est dans l’inconscient qu’on trouve le vrai “Moi”, le “Moi profond”. 

Comment reconnaître nos parts d’ombre ? 

Je vais te parler de quelque chose que tu as sûrement déjà entendu par le passé : l’effet miroir

Si quelque chose te dérange chez quelqu’un d’autre, c’est probablement une partie de toi que tu n’aimes pas, que tu n’acceptes pas. 

Exemple : “Non mais elle a pas honte de danser en plein milieu de la piste devant tout le monde ?!”

En réalité, tu aimerais probablement avoir le courage de faire ce qui te plait sans avoir peur du regard des autres, comme elle le fait en dansant devant tout le monde. 

De la même manière, si tu admires un trait de personnalité chez quelqu’un d’autre, c’est probablement quelque chose que tu as enfoui chez toi pour X ou Y raison. 

Exemple : “Regarde, elle est tellement courageuse ! Je l’envie d’avoir osé lancer son entreprise !”

En réalité, on t’a sûrement dit (ou tu t’es dit toi-même) que ce serait idiot de lancer ton entreprise, que tu ne réussirais pas, que ça serait voué à l’échec. Tu es convaincue que tu ne pourras jamais être comme elle, mais t’aimerais tellement !

Dans le même esprit, si tu te surprends à dire “ça, c’est pas moi”, “non mais là, j’étais pas moi-même” ou encore “ça ne me ressemble pas”, c’est probablement une partie d’ombre en toi qui a refait surface l’histoire d’un instant et que tu as tout de suite ré-enfoui face aux codes de la société.

Travailler sur nos parts d’ombre, à quoi ça sert ?

Travailler sur ses parts d’ombre, autrement dit pratiquer le Shadow Work, c’est tout simplement reconnaître que ces parties de nous existent, les accepter, travailler sur celles-ci pour les améliorer ou les éliminer pour de bon. C’est conscientiser tout ce qu’on a toujours essayé de garder enfoui dans notre inconscient pour ne pas avoir à le gérer.

Petit disclaimer : 

C’est totalement normal d’avoir des parts d’ombre, ça, je pense que tu l’as compris. C’est bien de venir travailler sur ces parts d’ombre, ne serait-ce que de les conscientiser, de les reconnaître. 

En revanche, c’est possible que tu ne sois pas prête à aller à la rencontre de certaines d’entre elles. 

Certaines parts d’ombre servent notre conscience : elles peuvent notamment nous protéger des traumatismes du passé (si tu n’as jamais entendu parler de l'amnésie traumatique, je te conseille vivement cet épisode de Ça Commence Aujourd’hui). 

Peut-être que maintenant tu n’es pas prête, mais tu le seras le mois ou l’année prochaine. Ou peut-être que tu ne le seras jamais. Dans tous les cas, c’est ok, alors pas de pression à se mettre là-dessus.

En enfouissant des parties de toi (car elles ne collaient pas aux codes de la société, à ton éducation, ou autre), tu as peut-être contribué à évincer des aspects positifs de ces parts d’ombre

  • En enfouissant une forme d’assurance, tu as pu perdre aussi de la confiance en soi et de l’estime de soi
  • En enfouissant une forme de colère, tu as pu perdre aussi la capacité de poser tes limites, d’exprimer ce que tu veux/ne veux pas
  • En enfouissant une forme de paresse, tu as pu perdre aussi la capacité à te détendre et à profiter de la vie
  • En enfouissant une forme de tristesse, tu as pu perdre aussi de la sensibilité et de l’authenticité
  • En enfouissant une partie de ta sexualité, tu as pu perdre aussi la capacité de te connecter à autrui de façon intime

Tu vois où je veux en venir ? 

Le Shadow Work sert donc à réunir notre Moi “visible” et notre Moi profond, pour trouver une unité et un équilibre de vie sain. Tu te rappelles de la citation du début d’article, de Louis Aragon ? “Il n’y a pas de lumière sans ombre.” 🤗

⚠️  Attention, le but du Shadow Work n’est pas essayer d’être parfait en éliminant toutes nos parts d’ombre !

Le but ultime du Shadow Work, c’est de parvenir à s’accepter et s’aimer entièrement, tel que l’on est vraiment, ombre et lumière !

Comment travailler sur nos parts d’ombre ?

Tu l’auras bien compris maintenant, les parts d’ombre sont liées aux émotions négatives telles que la honte, la culpabilité, la colère, la tristesse… 

Un bon moyen d’amorcer le Shadow Work est d’essayer de te remémorer des souvenirs, des événements ou encore des situations qui font remonter ce genre d’émotions en toi. 

De là, à toi d’ouvrir le dialogue avec toi-même : pourquoi est-ce que tu ressens cette émotion ? Non mais vraiment : pourquoi ? 

Le “pourquoi” est la question d’or dans le Shadow Work. On essaye de remonter à la racine de l’ombre. N’hésite pas à décortiquer toutes tes réponses avec un autre “pourquoi ?”, jusqu’à ce que tu ne puisses plus le faire et que tu arrives à la vérité finale. 

Évidemment, pour que ça “fonctionne”, il te faudra répondre à cette question d’or en étant 100% honnête avec toi-même, sans tabou et sans jugement

C’est un long et gros travail d’introspection, au plus profond de toi, qui peut remuer pas mal l’esprit. Tu risques de sortir de ta zone de confort car tu vas chercher à trifouiller l’inconscient, qui prend un malin plaisir à se cacher. 

Je ne te le cache pas : le Shadow Work peut souvent être désagréable. Forcément, quand on va gratter tout ce qu’on a toujours essayé de cacher, enfouir, enterrer, repousser… 

Cependant, ce travail aide sincèrement à guérir de ses blessures, à se pardonner, à changer sa façon de fonctionner, à briser des mauvaises habitudes, à se libérer et à se diriger sainement vers le chemin de l’acceptation.

Ça aide aussi directement la société : imagine, si tous les individus pratiquaient ce Shadow Work, se remettaient tous en question pour s’améliorer et vivre plus sainement, tu crois pas que le monde s’en porterait bien mieux ? 😉 

 

Le Shadow Work peut être un super outil pour guérir des blessures, même si c’est un travail d’introspection qui peut être long et challengeant. 

Il y a plusieurs façons de pratiquer le Shadow Work : le journaling, la thérapie (avec un psychologue, un coach, un proche, un cercle de femmes ou soi-même), ou encore l’hypnose et la méditation. 

Dans l'article suivant, je te partagerai 30 questions pour t’aider à démarrer le Shadow work alors garde l'œil pour découvrir ça !

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