Sauge blanche, palo santo, attrape-rêves… Pourquoi ces pratiques sont-elles controversées ?

Sauge blanche, palo santo, attrape-rêves… Pourquoi ces pratiques sont-elles controversées ?

La sorcellerie est un domaine très diversifié avec de nombreuses pratiques et traditions différentes, et il n'existe pas de consensus universel sur ce qui est considéré comme controversé ou non-éthique.

Cependant, on voit souvent sur les réseaux sociaux des pratiques qui sont pointées du doigts : smudging, utilisation du palo santo, attrape-rêves, vaudou, hex (lancer un mauvais sort, une malédiction)… Essayons de découvrir ensemble aujourd’hui pourquoi ces pratiques peuvent être considérées comme controversées.


Disclaimer : Je n’ai pas la science infuse. Cet article se base sur de longues recherches mais je parle de sujets que je ne connais pas forcément personnellement. Il n’est pas question ici de mon opinion et/ou de ma pratique personnelle, mais bien d’essayer d’expliquer de façon théorique. Si une info est fausse ou incomplète, n’hésite pas à commenter l’article et je serais ravie de l’éditer pour l’améliorer !


Voici déjà un aperçu des raisons principales qui poussent les gens à dénoncer certaines pratiques : 

  1. Appropriation culturelle : L'appropriation culturelle est le fait d'adopter des éléments d'une culture qui ne sont pas les siens, sans en comprendre pleinement le contexte culturel et historique. Cela peut inclure l'utilisation de symboles, de rituels ou de pratiques provenant de cultures autochtones ou d'autres cultures qui ne sont pas les siennes sans avoir une connaissance suffisante ou en manquant de respect pour ces cultures.
  2. Utilisation non éthique de plantes : Les plantes sont souvent utilisées en sorcellerie pour leurs propriétés magiques. Cependant, l'utilisation non éthique de plantes peut être considérée comme controversée, notamment en raison de la surcollecte ou de la destruction de certaines espèces en voie de disparition.
  3. Utilisation de sortilèges pour causer du mal à autrui : L'utilisation de sortilèges pour causer du mal à autrui peut être considérée comme controversée dans de nombreuses traditions de sorcellerie, car elle peut violer le principe éthique de "ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse".
  4. Non-respect des principes éthiques : Certaines pratiques de sorcellerie peuvent violer les principes éthiques tels que le respect de l'autonomie et de la dignité de chaque individu, l'interdiction de la manipulation ou du contrôle de l'esprit d'autrui, ou le non-respect de la vie privée.

Aujourd’hui, je vais évoquer 5 pratiques qui sont controversées dans le monde de la sorcellerie auquel j’appartiens (blanche, culture occidentale, pas de traditions familiales particulières) et pourquoi elles sont pointées du doigt. 

La sauge blanche : 

En réalité, l’utilisation de la sauge blanche n’est pas à proprement ce qui est controversé en sorcellerie. 

C’est plutôt le "smudging", un rituel de purification par la fumée qui provient des Amérindiens. Pour les Amérindiens, pratiquer leur religion (dont le smudging) était illégal jusqu'en 1978 - ils risquaient la prison et même la peine de mort. Encore aujourd'hui, il leur est interdit de pratiquer le smudging dans les hôpitaux.

Le fait de purifier l'espace grâce au smudging sans faire partie de cette culture amérindienne a tendance à minimiser l'importance de ce rituel pour les Amérindiens et leur religion.

La sauge blanche est l’ingrédient traditionnellement utilisé dans les bâtons de fumigation. Cependant, à cause de la tendance grandissante des bâtons de fumigation à travers le monde, la sauge blanche est sur-cultivée et maltraitée : elle est souvent récoltée sur des terres sacrées et/ou protégées ou mal récoltée (il faut normalement laisser la racine pour permettre à la plante de repousser, ce qui n’est pas respecté la plupart du temps).

Le "smudging" se réfère au rituel religieux dans la culture amérindienne. En revanche, si tu aimes faire brûler des herbes pour purifier ton espace, il existe une façon de faire qui soit respectueuse des cultures et de l'environnement !

La purification par la fumée est une alternative qui ressemble au smudging : c'est le fait de faire brûler des herbes, du bois, de l'encens ou autre qui possèdent des propriétés purifiantes. La purification par la fumée, contrairement au smudging, n'est pas liée à une culture ou à une religion en particulier.

Le plus important dans ces rituels de purification, c'est de respecter les cultures amérindiennes et l'environnement.

Pour ce faire, tu peux : 

  • t'éduquer sur la sauge blanche, l'appropriation culturelle et la purification par la fumée
  • cultiver toi-même ta sauge blanche ou d'autres herbes de façon éco-responsable
  • vérifier que la provenance et la récolte soient éthiques si tu achètes des bâtons de fumigation déjà préparés
  • utiliser d'autres plantes à faire brûler (sauge officinale, lavande, pin, cèdre, achillée millefeuille, laurier, menthe, olivier...)

Pour résumer, l’utilisation de la sauge blanche est controversée à cause de l’appropriation culturelle que l’on fait de la pratique du smudging et la façon dont la plante est cultivée et récoltée, qui n’est pas respectueuse de l’environnement dans la plupart des cas. 

Le palo santo : 

L'utilisation du palo santo, une plante aromatique originaire d'Amérique du Sud, est controversée en raison de la surcollecte et de la déforestation qui en résulte.

Le palo santo est utilisé depuis des siècles dans les pratiques spirituelles et de guérison de nombreuses cultures sud-américaines. Il est souvent brûlé sous forme de bâtonnets pour purifier l'air, chasser les énergies négatives et apporter le positif. 

Cependant, en raison de sa popularité croissante dans le monde entier, le palo santo est devenu de plus en plus rare dans son habitat naturel.

Les arbres de palo santo doivent d'abord mourir naturellement et se reposer sur le sol pendant plusieurs années avant de libérer leur parfum et de devenir aptes à l'utilisation spirituelle. En raison de sa popularité, le palo santo est souvent surcollecté avant que les arbres aient eu le temps de se régénérer naturellement.

De plus, la demande croissante de palo santo a entraîné une augmentation de la déforestation et de la destruction des habitats naturels des arbres de palo santo. Cela a des conséquences graves sur l'écosystème local et la biodiversité, ainsi que sur les communautés qui dépendent du palo santo pour leur survie.

Certains praticiens de la spiritualité et de la magie cherchent donc des alternatives durables et éthiques au palo santo, telles que l'utilisation d'autres plantes aromatiques locales ou la recherche de sources durables et éthiques de palo santo. D'autres préfèrent simplement éviter l'utilisation du palo santo afin de ne pas contribuer à sa surcollecte et à la déforestation.

Si tu achètes du palo santo, vérifie bien qu’il a été récolté uniquement à partir de bois naturellement mort, qu’il provient d’une culture éthique et respectueuse de l’environnement qui s’engage à pérenniser l’existence de cette espèce.

L’utilisation du palo santo peut également être controversée dans le cadre de la pratique du smudging, comme pour la sauge blanche (voir le point ci-dessus). 

Attention : Il est souvent dit que le palo santo est une espèce menacée, parfois même en voie de disparition. Cette info est totalement fausse (cela a été confirmé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)). Cela ne remet cependant pas en cause sa surcollecte et l’impact de la déforestation sur l’environnement.

Les attrape-rêves : 

Les attrape-rêves sont des objets souvent associés à la spiritualité amérindienne, et leur popularité croissante dans le monde entier a suscité un débat sur leur utilisation et leur signification.

Les attrape-rêves ont été créés par certaines tribus amérindiennes, notamment les Ojibwés, pour aider à filtrer les rêves et les cauchemars. Selon la tradition, l'attrape-rêves est suspendu au-dessus du lit et sert à capturer les mauvais rêves, les empêchant d'atteindre la personne qui dort. Les bons rêves passent à travers les trous dans l'attrape-rêves et descendent le long des plumes jusqu'à la personne endormie.

Cependant, en raison de leur popularité croissante, les attrape-rêves ont été produits en masse par des fabricants commerciaux, souvent sans tenir compte de leur signification spirituelle et culturelle. Certains critiques accusent ces fabricants de s’approprier la culture amérindienne et de commercialiser des objets qui ont une signification culturelle profonde sans en comprendre la signification et la portée. 

De plus, certains praticiens spirituels estiment que l'utilisation de ces objets à des fins décoratives, sans reconnaissance de leur signification spirituelle, peut être considérée comme une forme de profanation ou de déshumanisation de la culture amérindienne.

L’utilisation des attrape-rêves est donc controversée pour des raisons d’appropriation culturelle, tout comme le smudging.

Le vaudou : 

Le Vaudou, ou Vodou, est une religion qui a des racines africaines et qui est principalement associée à Haïti, à l’Afrique de l’Ouest et à la Nouvelle-Orléans. Au fil du temps, de nombreux pratiquants du vaudou sont tombés sous l’influence du catholicisme et de l’esclavage. La pratique du Vaudou est souvent controversée en sorcellerie pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, le Vaudou est souvent mal compris et mal représenté dans les médias populaires, ce qui peut donner lieu à des stéréotypes et à des préjugés négatifs. En outre, le Vaudou est souvent associé à des pratiques magiques telles que le zombification, qui sont considérées comme immorales et non éthiques par de nombreux praticiens de la magie.

Également, le Vaudou peut être controversé en raison de son association avec les pratiques magiques qui impliquent des sacrifices d'animaux ou d'autres formes de sacrifice. Bien que ces pratiques soient généralement réservées à des contextes culturels spécifiques, elles peuvent être perçues comme inacceptables ou inappropriées par certains praticiens de la magie.

La pratique du Vaudou est donc controversée pour des raisons d’appropriation culturelle et d’éthique, et certains considèrent que c’est une pratique fermée qui se transmet uniquement de génération en génération

Les jinx, hex et malédictions : 

Quelques définitions pour démarrer : 

  • Un jinx est créé pour apporter de la malchance sur une période courte. Il peut être créé rien qu’en ayant des pensées en ce sens, parfois même inconsciemment. C’est la forme de “malédiction” la moins forte. 
  • Un hex est créé pour causer des problèmes mineurs sur une période donnée. Il est créé avec l’intention et parfois des objets lors d’un rituel. Cette “malédiction” est similaire au jinx mais dure plus longtemps et a des effets plus notables.
  • Une malédiction ("curse") est créée pour faire du mal à un individu ou à toute une lignée. Elle est créée avec l’intention et lors d’un rituel. Cette malédiction perdure souvent dans le temps et peut causer des symptômes tels que déprime, fatigue, maladies, angoisses… 

Lancer une malédiction, ou un sortilège visant à causer du mal à autrui, est controversé en sorcellerie pour plusieurs raisons. 

Tout d'abord, dans de nombreuses traditions de sorcellerie, le principe éthique de "ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse" est considéré comme fondamental. Lancer une malédiction viole ce principe en infligeant intentionnellement de la souffrance à autrui, ce qui peut être considéré comme immoral et non éthique.

De plus, la pratique de la sorcellerie est souvent associée à la guérison, à la protection et à la résolution de problèmes, plutôt qu'à la création de problèmes pour autrui. Beaucoup de sorcières et de praticiens de la magie considèrent la magie comme un outil pour aider les autres et améliorer leur vie, plutôt que pour causer du mal.

Enfin, lancer une malédiction peut entraîner des conséquences karmiques ou énergétiques négatives pour la personne qui la lance. Selon certaines croyances, toute action magique, positive ou négative, peut avoir des répercussions sur la personne qui l'a lancée. Par conséquent, certains pratiquants de la magie choisissent de ne pas lancer de malédictions pour éviter les conséquences négatives sur eux-mêmes.

Évidemment, les avis sur la pratique des malédictions peuvent varier considérablement selon les traditions et les personnes. Certaines traditions autorisent les malédictions sous certaines conditions, tandis que d'autres considèrent que toute forme de magie visant à causer du mal à autrui est inacceptable.


Bref, tu l’auras compris : lorsqu’une pratique est controversée en sorcellerie, il s’agit principalement d’une question d’éthique, d’appropriation culturelle ou de respect de l’environnement

Il est important de noter que la définition de ce qui est considéré comme controversé en sorcellerie varie grandement en fonction de la tradition et de la communauté à laquelle on appartient. Par exemple, si tes ancêtres sont amérindiens et que tu as grandi dans cette culture, le smudging fera sûrement parti de ta pratique, à juste titre ; tout comme le vaudou, si tu descends d’une lignée africaine qui le pratique.

Il est donc essentiel de se renseigner sur les principes éthiques et les pratiques spécifiques de chaque tradition avant de s'y engager.

Si tu as entendu parler d’autres pratiques controversées qui ne sont pas citées dans cet article, je t’invite à ouvrir la discussion dans les commentaires !

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